Pour terminer cette année d’expérimentation à l’Atelier, lieu d’art visuel, les 11 artistes associés s’engagent sur un projet intitulé : A pas de loupUn projet d’exposition collective, dans l’espace public entre l’automne et l’hiver. 

«  Il était une fois, dans une petite ville située sur le flanc nord de la Montagne du Loup, 11 individus, de tous poils, qui travaillent ensemble. Associés pour un an, ils créent des œuvres, se manifestent sur les murs. Ils proposent une autre manière de voir la ville. 

- « Défrichons la forêt, allons voir la grand-mère, promenons nous dans le bois. » se disent-ils en cette fin d’année. Les associés qui cherchent le loup… c’est une histoire de chemin, un détour, un raccourci, un écart et un bonnet de nuit à grandes oreilles.  Les associés qui cherchent le loup… c’est une meute qui bouillonne, à chacun son loup. Les associés cherchent le loup et en font leur affaire. » 

 La première envie proposer au collectif de s’emparer du thème du loup est née à la découverte du spectacle créé cette année par la Cie aptésienne du Vélo Théâtre Et il me mangea. Dans cette création Charlot Lemoine et Tania Castaing réinterprètent le conte du Petit Chaperon Rouge et interrogent notamment le souvenir que nous avons des histoires, la manière dont la mémoire de chacun oublie, transforme ou cristallise les éléments d’une même histoire. 

Pour le collectif d’artistes plasticiens, le loup est un thème d’une grande richesse et d’une étonnante ambigüité. Dans notre pays rural, où la nature a depuis longtemps été domestiquée par l’homme, chercher le loup revient à chercher les espaces laissés en friche par les hommes. La forêt dans la ville sera une des pistes suivies par les artistes, ces espaces encore « sauvages » pourront être le sujet et le support d’installations plastiques. 

La proposition du collectif aura à voir avec une promenade à la lisère de la ville. Entre réalité et fiction, le public sera convié à rencontrer l’image du loup. Une image inquiétante qui nous parle de l’autre, de l’inconnu, de la peur du noir mais aussi de la rencontre fortuite à la croisée des chemins… 

En matière de rencontre, en novembre, la Cie du Lézard bleu, s’installera quelques temps à l’Atelier, lieu d’art visuel, pour poursuivre une recherche sur un nouveau spectacle de danse de façade, intitulé La bourse ou la vie ? Antoine le Ménestrel y joue avec l’idée de la peur, de sa pandémie, avec l’animalité des hommes. Pour lui comme pour les artistes du collectif, l’évocation de l’imprévu, de la prise de risque renvoie à celle de la création, du danger qui fait grandir. 

Le loup appartient à l’imaginaire collectif, il est tapi dans nos têtes. Les artistes associés souhaitent le réveiller à l’entrée de l’hiver, ils souhaitent écrire pour la ville un « conte de faits », c’est-à-dire un conte en particulier, une chronique aptésienne qui  interroge les histoires que chacun se racontent. 

  

Pour en savoir plus  

>> http://lesmurs.coulissent.free.fr/pages/prog_nov.htm

  

Les propositions des 11 artistes associés 

Véronique Egloff  - M’entends-tu ? – vidéo 

Un loup-personnage apparaît à l’écran. Il existe en suspension comme en souvenir ou comme en rêve, il est l’image de nos propres démons. Ce loup, qui prend souvent forme en l’autre, à bien y regarder n’est pas si effrayant. 

Marylène De Pedro - Et elle l’a vu – performances culottées et collages 

Le petit Capuchon Rouge a lavé son petit linge, il sèche là dans des lieux interdits, les lieux secrets de ses échappées. Cet étendage habite l’inhabité et laisse la trace d’une rencontre. 

Matilde - Jeanne Louve – performance à poils 

Après avoir chassé tout l’été, les louves rouge, noire et blanche sont sur le chemin du retour. Dans sa folie louvière, Jeanne Louve sème les trois couleurs de ces âmes sauvages. 

Alexandre Bruno - En parlant du loup… interventions pour mobilier urbain 

La faim fait sortir les loups du bois, ils s’installent en ville, et choisissent les cabines téléphoniques abandonnées pour en faire leurs tanières. Sans être vue, ils observent, une peau de mouton sur le dos.       

Jivezi - Nous, vous, loups… installation masquée 

Ce qui masque le loup : un mur bouché et deux trous pas plus gros qu’une serrure. Approchez, regardez, attention : sous le poil du loup la viande est chaperon rouge… 

Michèle Gignoux  Loup yé tu ? collage cochon 

Séverine Bruneton - Jouer à se faire peur – installations en creux
Les loups rentrent dans la ville une nuit de pleine lune et se gonflent du vide des murs.
Touché ! 

Catherine Gardone - Le fantastique – installation photographique 

En hiver la nuit s’étend avec ses peurs et ses dangers. Alors le mystérieux, le fantastique apparait,  au-delà des prosaïques réalités pour les conjurer. Etre plus près du loup sera de jouer avec le feu. 

Uto - Un arbre qui… installations et vidéo in-situ 

Forêts-friches-espoirs-sauvages-ordre-désordre 

Sylvain Fornaro - Eloge du prédateur – collages à visage humain 

« Si on éliminait les prédateurs (…) le pays dépérirait et les gens souffriraient bien davantage qu’en étant soumis à la stimulation et à la concurrence. » …Mangeons nous ! 

Xavier Boutin - Sur les traces de la Louve civilisatrice – Carnet de voyage dans le temps 

Après le voyage du plan des rues d’Apt dans d’autres théâtres antiques et l’affichage des gradins d’Epidaure sur la place Carnot : un livret de promenade pour découvrir le théâtre disparu, comme s’il avait subsisté.